http://www.atlantico.fr/decryptage/tunisie-est-elle-menacee-guerre-civile-haoues-seniguer-et-beligh-nabli-631230.html

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La Tunisie est-elle menacée par une guerre civile ? 

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Le pays s'enfonce dans le chaos après l'assassinat de Chokri Belaïd, figure emblématique de l'opposition libérale. Alors que le parti au pouvoir Ennahda a abdiqué mercredi soir en faveur d'un gouvernement d'experts, l'avenir politique de la Tunisie inquiète de plus en plus.

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Atlantico : L’annonce de la formation d’un gouvernement d’experts semble révéler la gravité de la situation politique en Tunisie. Le pays peut-il renouer avec les troubles de 2010 et 2011 ?

Beligh Nabli : La situation est évidemment grave mais je ne parlerais pas d’un risque d’explosion des violences. Cet évènement est avant tout la preuve de l’incapacité d’Ennhada à assurer la stabilité du pays face à la résurgence du mécontentement populaire. Le gouvernement précédent s’est montré incapable d’apparaître suffisamment consensuel dans une période où la Tunisie a précisément besoin d’une union nationale pour sortir de ses problèmes économiques et sociaux. Le chômage continue pour l’instant de croître, les secteurs stratégiques (comme le tourisme) sont de plus en plus touchés et le déficit d’investissements étrangers se fait ressentir. La formation de ce gouvernement d’experts « apolitiques » est justement révélatrice de l’impopularité croissante d’Ennhada jugé impuissant face à ces problématiques. On peut parler par ailleurs d’une victoire pour l’opposition qui réclamait depuis longtemps la tenue de nouvelles élections. Cela devrait, en conséquence, calmer le jeu plutôt que d’aggraver la situation. 
Comment interpréter dans ce cas la forte résonance politique de l'assassinat du juriste Chokri Belaid ? 

Beligh Nabli : On peut en effet parler de la première réelle onde de choc depuis le départ de Ben Ali en 2011 bien que je ne pense pas encore une fois que nous ayons affaire à une nouvelle révolution ou même à un mouvement contre-révolutionnaire. Il s’agit en vérité d’un tournant dans les rapports de force politique locaux. Cela est dû bien sûr en partie aux forts soupçons qui pèsent sur l’implication du pouvoir dans l’assassinat de M. Belaïd, bien qu’aucune preuve formelle n’existe à ce jour. Sa femme, Basma Belaïd, a ainsi directement accusé Rached Ghannouchi, leader d’Ennhada, d’être « l’auteur » de cet assassinat, ce qui a clairement joué un rôle dans l'agitation actuelle. Il y a de plus le problème de fond qu'est la dégradation de la situation sécuritaire, économique et sociale qui maintient le pays dans un état de tension permanent. L’ancienne troïka au pouvoir (alliance des trois partis Ennhada, CPR et Ettakatol, NDLR) souffrait par ailleurs de fissures internes de plus en plus visibles.
Les évènements d'hier sont-ils le témoin d'un échec de l'islam politique en Tunisie ?

Haoues Seniguer : Hélas, l'assassinat de Chokri Belaïd, secrétaire général du parti des patriotes démocrates unifié, est le point d'orgue d'une situation politique chaotique depuis un certain temps déjà, en raison d'une forme de dérive autoritariste du parti Ennahda et des tensions internes au gouvernement de transition, à la fois sourd aux aspirations populaires et incapable d'y répondre.  L'islam politique, symbolisé par Ennahda, montre ses limites à l'épreuve de l'exercice du pouvoir, et son incapacité flagrante à apporter des solutions concrètes aux gens, préférant se réfugier derrière les questions sociétales alors même que celles-ci alimentent des comportements d'intolérance de la part de ceux qui prétendent être les gardiens de l'ordre moral (salafistes, islamistes, imams autoproclamés, etc).

À cet égard, il est important de souligner que C. Belaïd laissait clairement entendre le 5 février dernier, sur le plateau de la chaîne Nessma TV, à la veille de sa mort tragique, que Ennahda porterait une responsabilité morale indéniable, si des assassinats politiques venaient à être perpétrés à l'avenir, dans la mesure où des "milices" visiblement à la solde du parti islamiste, et appelées pudiquement les "Ligues de Protection de la Révolution" (LPR), exercent un véritable harcèlement psychologique et physique à l'égard des éléments de la société tunisienne supposés être les ennemis de la révolution, parce que opposés à l'incurie du gouvernement actuel et des dérives autoritaristes de Ennahda. Ce parti s'est d'ailleurs empressée de dénoncer l'assassinat ("un crime odieux" selon ses propres mots) de cette personnalité de premier plan, pour ne pas accroître son discrédit et être montrée du doigt dans le pays et à l'étranger. 

L'opposition peut-elle tirer son épingle du jeu suite au remaniement annoncé ? Quelle est sa véritable force politique à l'heure actuelle ?
Béligh Nabli : Il faudrait commencer par dire qu’il n’y a pas une opposition tunisienne mais bien des oppositions tant à la droite qu’à la gauche d’Ennhada. Cette configuration a été jusque-là la force du parti au pouvoir car aucune formation n’était en mesure de contester à elle seule la politique de la troïka. On peut dire néanmoins qu’il y a désormais un véritable consensus de tous les partis et différents organes de la société civile pour condamner cet assassinat qui est vécu comme une attaque symbolique contre l’esprit révolutionnaire.

Haoues Seniguer : L'opposition semble encore divisée. La tâche qui lui incombe actuellement est de poursuivre le débat contradictoire à l'assemblée et en dehors, ainsi qu'au sein de la société civile, afin de faire vivre cette démocratie naissante, certes encore balbutiante mais pleine de promesses. Il est certain que cet assassinat va redynamiser l'opposition et affaiblir un peu plus Ennahda. 
De tous les pays qui ont connu le Printemps arabe, la Tunisie était jugée comme l'un des plus stables. Peut-on encore imaginer un débouché pacifique à la révolution initiée il y a deux ans ?

Beligh Nabli : Je pense que oui. Je n’adhère pas par ailleurs à ce type de lecture « saisonnière » des révolutions arabes qui consiste à tirer des généralités à partir de la situation dans plusieurs pays. Les évènements actuels en Tunisie viennent davantage s’inscrire dans une logique de démocratisation qui génère forcément des manifestations populaires au nom du respect des droits sociaux. Il s’agit d’un tournant historique se basant sur la prise de conscience de la citoyenneté politique récemment acquise, cette dernière passant du stade théorique au stade pratique.

Haoues Seniguer : Comme je vous le signifiais précédemment, une révolution est un processus long, contradictoire, qui comporte nécessairement une part de violence, qu'un État encore fragile ne peut pas complètement éradiquer. Cependant, la grande force de la Tunisie est la vitalité de sa société civile, de ses hommes et femmes, des syndicats et des partis d'opposition constamment mobilisés, qui veillent au grain, pour que cette révolution ne soit pas confisquée et détournée de ses objectifs initiaux : justice sociale, dignité, liberté et développement économique qui puisse profiter au plus grand nombre de nationaux. Il y a toujours, dans n'importe quelle révolution, des avancées puis des ressacs, et ainsi de suite, jusqu'à ce que le cadre socio-politique général se fixe et se stabilise progressivement. 

http://www.europe1.fr/International/La-police-tire-des-gaz-lacrymogenes-a-Tunis-1407663/

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La police tire des gaz lacrymogènes à Tunis 

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L'ESSENTIEL - Ennahda a refusé la proposition du Premier ministre de former un gouvernement d'experts.

De nouveaux affrontements à Tunis. La police a tiré jeudi des gaz lacrymogènes sur quelques centaines de manifestants dans le centre Tunis qui dénonçaient l'assassinat, la veille, de l'opposant Chokri Belaïd. Des heurts entre policiers et manifestants ont éclaté lorsque ces derniers se sont approchés du ministère de l'Intérieur sur l'avenue Habib Bourguiba. La police avait auparavant appelé à "manifester sans jeter de pierres". Des nuages de gaz se sont répandus sur toute l'avenue, alors que la police pourchassait à coup de matraques les manifestants dans les rues alentours.

Des centaines de manifestants anti-islamistes et la police s'affrontaient également jeudi devant le siège du gouverneur de Gafsa, ville instable du bassin minier tunisien dans le centre du pays.

Une grève générale vendredi. Le principal syndicat tunisien a appelé à une grève générale vendredi et à des funérailles nationales pour Chokri Belaïd, l'opposant de gauche assassiné mercredi à Tunis.

Ennahda refuse l'offre politique. Le chef du groupe parlementaire islamiste Ennahda a annoncé jeudi à la télévision nationale rejeter l'annonce de la formation d'un gouvernement de technocrates apolitiques formulée la veille par le Premier ministre Hamadi Jebali, après l'assassinat de l'opposant Chokri Belaïd.

Les écoles françaises fermées. Conséquence des violences de ces derniers jours, les établissements scolaires français en Tunisie seront fermés vendredi et samedi, a annoncé jeudi l'ambassade de France sur son site internet.

http://www.leconomistemaghrebin.com/2013/02/07/la-famille-de-chokri-belaid-notre-fils-est-mort-pour-la-tunisie/

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La famille de Chokri Belaïd: «Notre fils est mort pour la Tunisie» 

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« On a perdu notre fils, mais la Tunisie a gagné un martyr qui va enfin changer la situation dans le pays et cela nous console », cette phrase était sur toutes les lèvres ce matin à la maison familiale du défunt Chokri Belaïd à Djbel Jloud.

« Mon fils n’est pas mort, son esprit rode toujours parmi nous. Il est désormais dans le cœur de chaque Tunisien. Il est là et il le restera pour toujours », affirme son père, Am Salah, qui ne savait plus où donner de la tête dans sa petite maison dans le quartier populaire de Djbel Jloud, où une foule immense se bousculait ce matin lors de l’arrivée de la dépouille de Chokri Belaïd.

D’ailleurs, et même si le deuil était bien présent, on sentait bien que la famille voulait se montrer forte et surtout fière de son « enfant », qui sera marqué à jamais dans l’histoire de notre pays. « Mon frère est mort pour sa patrie. C’est un honneur. Un dernier cadeau que notre frère nous a offert avant de partir », affirme sa sœur entourée ce matin par ses amis venus la soutenir.

Rappelons que les funérailles de Chokri Belaïd auront lieu demain. Ils partiront vers midi de la maison de la Culture de Djbel Jloud vers le tout proche cimetière de Djallaz. Le cortège fera le déplacement à pied.

http://www.lepoint.fr/tunisie-bien-pire-que-sous-ben-ali-07-02-2013-1624949_19.php

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Tunisie : bien pire que sous Ben Ali ? 

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Selon Pierre Beylau, l'assassinat de l'opposant Chokri Belaïd illustre le chaos dans lequel est plongé le pays sous la férule des islamistes.

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C'est une fatalité de l'histoire : les révolutions commencent dans un enthousiasme convivial et se terminent en sanglante tragédie. Après une phase consensuelle, les éléments les plus radicaux finissent par imposer leur loi d'airain par la terreur. En France, les Montagnards écrasent les Girondins ; en Russie, les bolcheviks éliminent les mencheviks ; en Iran, les partisans de Khomeiny ne font qu'une bouchée de la gauche démocrate.

La Tunisie semble happée par cet infernal processus. Car l'assassinat, mercredi 6 février, de l'opposant Chokri Belaïd n'est pas un drame isolé. Le printemps de Jasmin est en train de se muer en interminable hiver. Le pays est en proie au chaos, livré à la violence des séides du parti islamiste Ennahda qui, de facto, dirige le pays. Déjà, le 18 octobre dernier, à Tataouine, dans le sud, les miliciens du régime - regroupés dans la "Ligue de protection de la révolution" - avaient lynché un responsable local du principal parti d'opposition Nidaa Tounès. Les sbires de cette ligue se livrent à d'incessantes intimidations, perturbent les réunions de l'opposition, s'en prennent physiquement à tout ce qui peut ressembler à un militant laïque.
La réalité du pouvoir aux mains des islamistes

Sur le papier, le gouvernement tunisien est pluraliste. Les islamistes, qui ont remporté 40 % des voix aux élections, se sont alliés à deux petits partis de centre gauche pour constituer une majorité. Le Premier ministre Hamadi Jebali, membre d'Ennahda, passe pour relativement modéré. Le président, Moncef Marzouki, est un vrai démocrate. Problème : la réalité du pouvoir est détenue par les islamistes, qui contrôlent tous les ministères régaliens. Avec dans la coulisse l'ombre omniprésente de Rached Ghannouchi, le chef réel d'Ennahda qui tire les ficelles derrière le paravent.

La société tunisienne n'a certes pas dit son dernier mot. L'opposition relève la tête. Des troubles sociaux éclatent d'un bout à l'autre du pays. L'UGTT (Union générale tunisienne du travail) est le fer de lance de cette contestation. Mais le résultat de ce bras de fer est incertain.
Pire que sous la kleptocratie de Ben Ali

Au risque de se voir clouer au pilori, d'être submergé par une avalanche d'indignation moralisatrice, osons proférer une évidence : la situation du pays est bien pire que sous Ben Ali. Il ne s'agit pas ici de défendre la kleptocratie instaurée par l'ancien dictateur, mais de prendre en compte la réalité telle qu'elle est.

La Tunisie, pays ouvert aux portes de l'Europe, était censée montrer le chemin vers un printemps arabe, vers une démocratie nimbée de valeurs islamiques. L'islamisme des Frères musulmans était, pensait-on, soluble dans la démocratie. Le "modèle turc" servait de viatique. Problème : du Caire à Tunis, ce sont les phalanges de l'ordre noir, les islamistes les plus bornés, qui tiennent le haut du pavé. Sans parler de la Turquie d'Erdogan qui a enclenché une marche arrière inquiétante sur le plan des libertés et de la laïcité.

L'histoire n'est pas encore écrite, mais en Tunisie, la nuit est ces temps-ci bien noire.

http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0202552205621-tunisie-l-onde-de-choc-536144.php

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Tunisie : les heurts reprennent à Tunis, l'appel à la grève générale s'étend 

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Les protestations, parfois violentes, se multiplient depuis l'assassinat de l'opposant Chokri Belaïd. Le principal syndicat tunisien appelle à son tour à la grève générale.

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 15h19 : La police tire des gaz lacrymogènes sur des manifestants dans Tunis - La police a tiré des gaz lacrymogènes sur quelques centaines de manifestants dans le centre Tunis qui dénonçaient jeudi l'assassinat la veille de l'opposant Chokri Belaïd. Des heurts entre policiers et manifestants ont éclaté lorsque ces derniers se sont approchés du ministère de l'Intérieur sur l'avenue Habib Bourguiba. La police avait auparavant appelé à « manifester sans jeter de pierres ». Des nuages de gaz se sont répandus sur toute l'avenue, alors que la police pourchassait à coup de matraques les manifestants dans les rues alentours. Des affrontements similaires la veille ont fait un mort dans les rangs de la police.

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 14h03 : Le principal syndicat tunisien appelle à la grève générale -Le principal syndicat tunisien a appelé à la grève générale vendredi pour les funérailles de Chokri Belaïd, l'opposant assassiné mercredi à Tunis, a annoncé la centrale syndicale sur son site officiel. « L'Union tunisienne générale du travail (UGTT) a décidé d'appeler à la grève générale vendredi, lors d'une réunion extraordinaire de sa direction élargie », a indiqué le syndicat dans un bref communiqué.

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13h56 : Les parlementaires d'Ennahda opposés à un gouvernement apolitique - Le chef du groupe parlementaire islamiste Ennahda a annoncé à la télévision nationale rejeter l'annonce de la formation d'un gouvernement de technocrates apolitiques formulée la veille par le Premier ministre Hamadi Jebali, après l'assassinat de l'opposant Chokri Belaïd. « Nous avons refusé cette proposition (...) le chef du gouvernement a pris cette décision sans consulter la coalition (gouvernementale) ni le mouvement Ennahda », a-t-il annoncé, alors que tout cabinet doit être approuvé par l'Assemblée où le parti islamiste au pouvoir, Ennahda, contrôle 89 des 217 sièges.

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 13h36 : La France ferme ses écoles en Tunisie -Les établissements scolaires français en Tunisie seront exceptionnellement fermés vendredi et samedi, a annoncé l'ambassade de France sur son site internet. Cette décision fait suite à la brusque montée des tensions provoquée par l'assassinat, mercredi matin à Tunis, d'une figure de l'opposition laïque, Chokri Belaïd.

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 13h12 : Des nouveaux heurts -Des centaines de manifestants anti-islamistes et la police s'affrontaient jeudi devant le siège du gouverneur de Gafsa, ville instable du bassin minier tunisien (centre). Les manifestants qui procédaient à des funérailles symboliques de Chokri Belaïd, l'opposant tunisien assassiné mercredi à Tunis, ont jeté un cocktail molotov sur les policiers qui ont répliqué par des tirs massifs de gaz lacrymogènes. La manifestation était organisée par le Front populaire, une alliance de partis de gauche et d'extrême-gauche à laquelle appartenait Belaïd. Ces affrontements sont les premiers jeudi, après ceux de la veille à Tunis qui ont fait un mort dans les rangs de la police. La région de Gafsa, qui est le centre de la production de phosphates en Tunisie, a été le théâtre d'une révolte sanglante en 2008 contre le régime de Zine El Abidine Ben Ali. Les proches de l'opposant tué accusent les islamistes d'Ennahda d'être responsables de l'assassinat, ce que dément ce parti au pouvoir depuis octobre 2011.

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 11h36 : Un opposant tunisien dit figurer sur une liste de personnalités à assassiner - Le chef du Parti républicain (centre) tunisien, Ahmed Nejib Chebbi, a déclaré sur RTL qu'il figurait « sur une liste de personnalités à assassiner » et qu'il bénéficiait d'une protection officielle. « Je suis menacé. Le ministère de l'Intérieur m'a officiellement informé il y a déjà quatre mois que j'étais sur une liste de personnalités à assassiner. Le Président de la République m'a accordé une garde depuis trois ou quatre mois », a déclaré M. Chebbi, opposant historique sous le régime de Ben Ali et aujourd'hui chef d'un parti centriste opposé aux islamistes au pouvoir. Revenant sur l'assassinat de Chokri Belaïd, « l'enquête n'en est qu'à ses débuts, on ne peut rien dire », a estimé M. Chebbi, avant de mettre en cause « le laxisme » des autorités à l'égard des actions violentes des groupes islamistes, qui se sont multipliées dans le pays depuis la révolution. M. Chebbi a dénoncé « les groupes extrémistes religieux qui se sont attaqués aux galeries d'art, aux manifestations politiques, aux artistes, aux restaurants, aux bars. Ils veulent établir une dictature religieuse violente, donc ils me prennent pour un ennemi à abattre », a-t-il dit.

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11h02 : Ennhada refuse la formation d'un gouvernement restreint - Le parti islamiste Ennhada, principale formation politique en Tunisie, a refusé jeudi la dissolution du gouvernement voulue par le Premier ministre Hamadi Jebali, issu de ses rangs, et veut poursuivre les discussions sur un éventuel remaniement. « Le Premier ministre n'a pas sollicité l'opinion de son parti », a déclaré le vice-président d'Ennhada, Abdelhamid Jelassi. « Nous croyons nous à Ennhada que la Tunisie a besoin aujourd'hui d'un gouvernement politique (...) Nous allons poursuivre les discussions avec les autres partis sur la formation d'un gouvernement de coalition », a-t-il ajouté.

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 10h39 : La crainte d'un cycle de violences - L'assassinat par balles mercredi à Tunis du chef de l'opposition tunisienne, Chokri Belaïd, a déclenché une vague de protestations et de violences dans le pays. S'en sont suivis de violents heurts avec la police, laquelle a compté un mort dans ses rangs.

Les proches de Chokri Belaïd accusent le parti islamiste au pouvoir Ennahda d'être responsable du meurtre, laissant craindre un nouveau cycle de violences dans un pays déjà miné par une crise politique, sociale et économique et qui peine à se relever de la révolution qui a fait chuter Zine El Abidine Ben Ali en janvier 2011.

Suite à ce meurtre, premier assassinat politique depuis la révolution, le Premier ministre Hamadi Jebali s'est adressé à la nation dans la soirée de mercredi pour annoncer qu'il formera un « gouvernement de compétences nationales sans appartenance politique ». « J'ai décidé de former un gouvernement de compétences nationales sans appartenance politique qui aura un mandat limité à la gestion des affaires du pays jusqu'à la tenue d'élections dans les plus brefs délais », a-t-il déclaré.
Appel à la grève générale

Dénonçant un « odieux assassinat », le président Moncef Marzouki, un laïc qui entretient des relations tendues avec Ennahda, a annulé un déplacement au Caire et est rentré d'urgence de France à Tunis. Il a convoqué une réunion des hauts dirigeants politiques et sécuritaires.

En signe de protestation, quatre formations de l'opposition laïque -le Front populaire, Al-Massar (gauche), le Parti républicain et Nidaa Tounes (centre) -ont appelé également à une grève générale et suspendu leur participation à l'Assemblée nationale constituante. Le débrayage doit avoir lieu vendredi, jour des funérailles. Néanmoins, les syndicats des avocats, magistrats et du parquet ont annoncé qu'ils se mettaient en grève dès jeudi, tout comme les enseignants de la plus grande université du pays, à la Manouba, en banlieue de Tunis.
La presse tunisienne inquiète

La presse tunisienne craignait jeudi, au lendemain de l'assassinat que le pays bascule dans un cycle de violences toujours plus sanglant, tout en espérant que l'annonce de la formation d'un nouveau gouvernement désamorce ces tensions. « Le tournant est extrêmement dangereux car, il est clair que plus personne n'est dorénavant à l'abri des expéditions de liquidation d'escadrons de la mort », s'insurge Le Quotidien. « Nos gouvernants ont grandement intérêt à se décarcasser car il y a réellement péril en la demeure. A leur charge d'assumer leurs responsabilités pour éviter au pays les affres de l'incertitude et éloigner le spectre d'une guerre civile », prévient-il.

Le journal Maghreb souligne que l'assassinat de Belaïd la veille marque « un tournant grave qui mènera la Tunisie vers la violence politique, une première dans l'histoire moderne du pays ». « La classe politique est devant de grands défis pour faire face à ce cancer », souligne encore ce titre.

Le quotidien La Presse se dit pour sa part partagé « entre le deuil et l'espérance », le Premier ministre Hamadi Jebali ayant annoncé mercredi soir la formation à venir d'un gouvernement apolitique alors que son parti islamiste, Ennahda, est la cible de la colère de la rue. « C'est une décision salutaire quoique tardive », relève le journal, en référence aux pourparlers sur un remaniement gouvernemental qui étaient en cours depuis juillet sans aboutir. « Il aura fallu la mort d'un brave... », note-t-il.
Inquiétudes à l'étranger

A l'étranger, le président français François Hollande a condamné ce meurtre qui « prive la Tunisie d'une de ses voix les plus courageuses ». Les Etats-Unis ont dénoncé un « acte odieux et lâche ». Berlin a exprimé sa « tristesse » et appelé les responsables tunisiens à « protéger l'héritage » de la révolution alors que Londres a dénoncé un « acte lâche et barbare destiné à déstabiliser la transition démocratique en Tunisie ».

Une centaine de personnes se sont rassemblées mercredi soir, malgré un froid très vif, devant le consulat tunisien à Montréal pour manifester leur « indignation » après le meurtre de l'opposant tunisien. Human Rights Watch, Amnesty International et la Fédération internationale des droits de l'Homme (Fidh) ont condamné le meurtre et appelé à une enquête indépendante.

http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/tunisie-qui-sont-les-ligues-de-protection-de-la-revolution_1217881.html

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Tunisie: qui se cache derrière les ligues de protection de la révolution? 

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Milices islamistes issues des comités de quartier de l'après-Ben Ali, ces groupes sont à nouveau accusés d'attiser la montée de la violence politique en Tunisie, au lendemain du meurtre de l'opposant Chokri Belaïd. 

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"Etes-vous pour ou contre la dissolution des ligues de protection de la révolution?" Sur le site tunisien Nawaat.org, enfant des blogueurs de la révolution de jasmin, 75% des internautes répondent ce jeudi "pour" à ce sondage informel. Car au lendemain du meurtre par balle de l'opposant Chokri Belaïd, figure du Front populaire tunisien, et à l'orée d'une nouvelle crise politique, les regards se tournent vers ces milices islamistes. Si les commanditaires de l'assassinat demeurent inconnus, les opposants au pouvoir accusent les ligues d'alimenter la violence politique en Tunisie. Et de servir de bras armé à Ennahda, le parti au pouvoir. 

A l'origine, des comités de citoyens de toutes tendances s'étaient constitués par village ou quartier aux premières heures de la transition démocratique. Au fil des mois qui ont permis l'organisation d'élections et la mise en place d'une assemblée constituante, seule leur composante islamiste est restée active. Avec un objectif clair, martelé à chaque démonstration de force: faire la chasse aux anciens du régime Ben Ali, à commencer par les reconvertis de son ex-parti dissous en mars 2011, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD). 
En lutte contre tous les partis d'opposition

Nida Tounes, le parti d'opposition de centre droit fondé par l'ex-Premier ministre Beji Caïd Essebsi, constitue l'une de leurs cibles principales. Le 18 octobre, le responsable du parti à Tataouine, au sud de la Tunisie, a été tué dans des affrontements avec les ligues locales. "Depuis, nous sommes plusieurs responsables de l'opposition à avoir reçu des menaces de mort", explique à L'Express Beji Caïd Essebsi. S'il n'accuse pas explicitement les milices de l'assassinat de Chokri Belaïd, ces accès réguliers de violence lui font dire que son meurtre "était, malheureusement, prévisible". 

Car les ligues s'en prennent aussi à d'autres opposants au pouvoir islamiste. Le 4 décembre, elles se sont attaquées aux membres de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), la centrale historique du pays: les syndicalistes ont été accueillis à leur siège au cri de "Dégage", le slogan qui avait accompagné la fuite de Ben Ali. Plusieurs dizaines de personnes ont été blessées dans des affrontements. 

Le 18 décembre, ce fut le tour des médias, cette fois par une action qui relevait plutôt du "flash mob" coup de poing: les représentants des ligues à Sousse ont jeté postes de télévision et journaux sur la plage, pour protester contre leur "manque d'objectivité". Manifestations régulières, mobilisation sur Facebook... Les milices ont tiré les leçons des méthodes d'activisme de la révolution de jasmin. "Intense sur les réseaux sociaux, leur activité est dominée par le commentaire de l'actualité des partis politiques et l'invective dirigée contre les partis d'opposition, même hors Nidaa Tounes", résume le Courrier de l'Atlas, dans un article très hostile à cette "mouvance anarcho-islamiste". 
"Leurs représentants sont reçus dans les allées du pouvoir"

Si rien ne relie officiellement les ligues à l'aile radicale d'Ennahda, leurs rapports sont sans conteste ambigus, analyse pour L'Express le journaliste et écrivain Samy Ghorbal. "Leurs membres sont, pour l'essentiel, des voyous dont certains ont travaillé pour l'ancien régime. Mais leurs représentants sont reçus dans les allées du pouvoir par des conseillers haut placés, dont certains partagent leur discours stigmatisant contre une opposition 'contre-révolutionnaire' qui ne rassemblerait que des 'débris du RCD' et des 'laïcards aliénés'." 

"Samedi dernier, un communiqué tout à fait officiel publié à l'issue d'une réunion des plus hautes instances d'Ennahda appelait même à la libération et à la réhabilitation des personnes arrêtées il y a quelques mois à Tataouine à la suite du lynchage" du militant de Nida Tounès, poursuit Samy Ghorbal. Le leader d'Ennahda Rached Ghannouchi a d'ailleurs officiellement surnommé les ligues "la conscience de la révolution". 

La veille de sa mort, Chokri Belaïd avait d'ailleurs rappelé ces liens dans une interview à la chaîne Nessma TV. "Des groupes au sein d'Ennahda poussent à la violence, déclarait-il. Rachid Ghannouchi considère que les ligues sont la conscience de la nation, sa défense des auteurs de la violence est donc claire. Tous ceux qui s'opposent à Ennahda en deviennent des cibles." 

http://www.liberation.fr/monde/2013/02/07/la-colere-ne-desarme-pas-en-tunisie-apres-l-assassinat-d-un-opposant_880098

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Les Tunisiens ne décolèrent pas après l'assassinat d'un opposant

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Le principal syndicat appelle à la grève vendredi, tandis que plusieurs voix au sein d'Ennahda dénoncent la formation d'un gouvernement de technocrates.

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Comme la veille, des heurts ont éclaté jeudi à Tunis entre des manifestants et des policiers, qui ont tiré des gaz lacrymogènes. Un important dispositif de sécurité avait été déployé dans le centre de la capitale. Des heurts ont également éclaté dans la ville de Gafsa. A Siliana (nord-est), des manifestants ont brûlé le siège du parti islamiste Ennahda, au pouvoir.

Dans le même temps, le chef du groupe parlementaire d'Ennahda a rejeté l’annonce de la création d’un gouvernement apolitique. «Nous avons refusé cette proposition (...) le chef du gouvernement a pris cette décision sans consulter la coalition (gouvernementale) ni le mouvement Ennahda», a ainsi annoncé Sahbi Atig.Aucun appel à descendre dans la rue n’a été lancé par les partis d’opposition ou les syndicats pour jeudi. En revanche, le principal syndicat, l'Union tunisienne générale du travail, appelle à la grève générale pour vendredi. «L’Union tunisienne générale du travail (UGTT) a décidé d’appeler à la grève générale vendredi, lors d’une réunion extraordinaire de sa direction élargie», a indiqué le syndicat dans un bref communiqué jeudi.

Quatre partis politiques ont également appelé à une grève générale pour le jour des obsèques de Belaïd, qui auront lieu vendredi après-midi.

Les rassemblements de la veille dans plus d’une dizaine de villes avaient été spontanés à la suite du meurtre mercredi matin de Chokri Belaïd tué par balle devant son domicile à Tunis. 

Les avocats et magistrats observaient une grève jeudi pour dénoncer le meurtre de l’opposant Chokri Belaïd, un avocat défenseur des droits de l’Homme. Les salles d’audience du principal tribunal de Tunis étaient ainsi vides. Une partie de l’oppposition et la famille du défunt accusent Ennahda d'être responsable de cet assassinat, ce que les islamistes rejettent.

Les Tunisiens sont aussi dans l’attente concernant la formation d’un gouvernement de technocrates apolitiques annoncée mercredi soir par le Premier ministre et numéro 2 d’Ennahda, Hamadi Jebali.

Des voix se sont cependant élevées dans le parti islamiste, outre celle du chef du groupe parlementaire, pour dénoncer cette annonce qui a été bien accueillie par l’opposition laïque. «En ce qui nous concerne, notre pays a encore besoin d’un gouvernement politique de coalition sur la base des résultats des élections du 23 octobre 2013» remportées par Ennahda, a affirmé à la radio Shems-FM, Abdelhamid Jelassi du bureau exécutif du parti islamiste.

Selon Abdelhamid Jelassi, le chef du gouvernement «n’a pas consulté» le bureau politique alors que le puissant dirigeant d’Ennahda, Rached Ghannouchi, ne s’est pas encore exprimé sur le sujet.

Le Premier ministre a négocié pendant des mois avec ses alliés laïques et l’opposition un remaniement du gouvernement alors que la frange radicale d’Ennahda refusait de confier les ministères régaliens à des personnalités indépendantes.

Jeudi, la presse craignait que l’assassinat de Chokri Belaïd -homme de gauche et critique acerbe des islamistes- plonge le pays dans un cycle de violences toujours plus sanglant, tout en espérant que l’annonce de la formation d’un nouveau gouvernement désamorce ces tensions.

Le chef du Parti républicain (centre) tunisien, Ahmed Nejib Chebbi, a lui affirmé qu’il existait «une liste de personnalités à assassiner» et qu’il en faisait partie. Des opposants ont par ailleurs réclamé la dissolution de l’Assemblée nationale constituante (ANC), qui depuis 15 mois ne parvient pas à rédiger de Constitution faute de compromis réunissant les deux-tiers des députés. 
Les violences politiques et sociales se sont multipliées ces derniers mois face aux espoirs déçus de la révolte. La Tunisie est aussi déstabilisée par un essor de groupuscules jihadistes.

(AFP)

«Le gouvernement n’est plus capable de gérer les affaires du pays, tout comme l’ANC. Ils doivent démissionner dans l’intérêt du peuple», a déclaré à Shems-FM, Beji Caïd Essebsi, qui avait dirigé un gouvernement post-révolutionnaire en 2011 et est désormais à la tête du parti laïque centriste Nidaa Tounès.

http://tempsreel.nouvelobs.com/topnews/20130207.AFP3035/tunisie-le-principal-syndicat-appelle-a-la-greve-generale-vendredi.html

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Tunisie: le principal syndicat appelle à la grève générale vendredi 

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TUNIS (AFP) - Les islamistes au pouvoir en Tunisie ont rejeté jeudi la formation d'un gouvernement de technocrates souhaitée par le Premier ministre et le principal syndicat a annoncé une grève générale vendredi, marquant une escalade de la crise déclenchée par l'assassinat d'un opposant.

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TUNIS (AFP) - Les islamistes au pouvoir en Tunisie ont rejeté jeudi la formation d'un gouvernement de technocrates souhaitée par le Premier ministre et le principal syndicat a annoncé une grève générale vendredi, marquant une escalade de la crise déclenchée par l'assassinat d'un opposant.

Par ailleurs des heurts ont opposé quelques centaines de manifestants et policiers à Tunis et Gafsa (centre), après les graves violences de la veille qui ont fait un mort dans les rangs de la police dans la capitale. A Siliana (nord-est), des manifestants ont brûlé aussi le siège du parti islamiste Ennahda, au pouvoir.

Le chef du groupe parlementaire Ennahda a opposé une fin de non-recevoir à la formation d'un gouvernement de technocrates apolitiques formulée la veille par le Premier ministre Hamadi Jebali, lui-même un dirigeant de ce parti.

"Nous avons refusé cette proposition (...) le chef du gouvernement a pris cette décision sans consulter la coalition (gouvernementale) ni le mouvement Ennahda", a annoncé Sahbi Atig, alors que tout cabinet doit être approuvé par l'Assemblée nationale constituante où Ennahda contrôle 89 des 217 sièges.

Il a par ailleurs souligné que faute de Constitution, le Premier ministre n'a juridiquement pas "le droit de démettre de leur fonction les membres du gouvernement".

M. Jebali, un modéré au sein d'Ennahda, a annoncé à la télévision mercredi soir qu'il allait former un gouvernement apolitique pour désamorcer la crise politique aggravée par le meurtre de l'opposant Chokri Belaïd. Il ne s'est pas exprimé jeudi.

Cette annonce avait été bien accueillie par l'opposition et la société civile, alors que la Tunisie est dirigée depuis des élections d'octobre 2011 par une coalition dominée par Ennahda et alliée à deux partis laïques de centre-gauche dont celui du président Moncef Marzouki.

Emboîtant le pas à un appel de quatre partis politiques, la centrale syndicale historique UGTT, forte de 500.000 membres, a de son côté appelé à une grève générale vendredi, jour des funérailles de l'opposant.

Face aux risques d'instabilité, l'ambassade de France a appelé ses quelque 25.000 ressortissants à la prudence et annoncé la fermeture des écoles françaises (plus de 7.000 élèves) vendredi et samedi.

Les avocats et magistrats observaient de leur côté une grève dès jeudi pour dénoncer le meurtre de l'opposant Chokri Belaïd, un avocat défenseur des droits de l'Homme. Les salles d'audience du principal tribunal de Tunis étaient ainsi vides.

Une partie de l'opposition et la famille du défunt accusent Ennahda d'être responsable de l'assassinat de Belaïd, un crime sans précédent depuis la révolution. Aucune avancée dans l'enquête n'a été annoncée jeudi.

Ennahda a rejeté ces accusations, alors qu'une milice pro-islamiste est régulièrement accusée d'attaquer les opposants au pouvoir en place.

Des opposants ont par ailleurs réclamé la dissolution de l'Assemblée nationale constituante (ANC) qui depuis 15 mois ne parvient pas à rédiger de Constitution faute de compromis réunissant les deux-tiers des députés.

"Le gouvernement n'est plus capable de gérer les affaires du pays, tout comme l'ANC. Ils doivent démissionner dans l'intérêt du peuple", a déclaré à radio Shems-FM, Béji Caïd Essebsi, ex-Premier ministre qui dirige la formation Nidaa Tounès.

Les violences politiques et sociales se sont multipliées ces derniers mois face aux espoirs déçus de la révolte de 2011 qui a renversé le régime de Zine El Abidine Ben Ali.

La Tunisie est aussi déstabilisée par un essor de groupuscules jihadistes.


http://www.rmc.fr/editorial/346684/tunisie-fabius-accuse-les-ennemis-de-la-revolution/

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Tunisie : Fabius « accuse les ennemis de la révolution » 

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Invité sur RMC et BFMTV ce jeudi, Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères a qualifié « d’ennemis de la révolution » les assassins de Chokri Belaïd, leader de l’opposition laïque tunisienne. Le ministre a aussi condamné « extraordinairement ferme » ce meurtre. 

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Invité sur RMC et BFMTV, Laurent Fabius, le ministre des Affaires Etrangères, a condamné l’assassinat de l’avocat, leader de l’opposition laïque en Tunisie Chorkri Belaïd, « Je condamne de manière extraordinairement ferme », l’assassinat l’avocat tunisien, « un assassinat politique ». « J’apporte le soutien de la France a ajouté le ministre français. Je souhaite que l’obscurantisme ne s’installe pas en Tunisie. Les tunisiens sont nos amis, frères, nos cousins ».
« Il y a des extrémistes qui veulent que la révolution échoue »

Laurent Fabius a accusé « les ennemis de la révolution qui était une lutte pour la dignité et la liberté » d’être à l’origine de ce meurtre tout en indiquant ne pas connaitre précisément les auteurs. « Il y a un vrai soutien de la France à la Tunisie pacifique, a indiqué le ministre de Affaires Etrangères. Il y a des extrémistes qui veulent que la révolution échoue et ce n’est pas acceptable ». « On n’a jamais pensé que la révolution était un fleuve tranquille », a-t-il encore indiqué.

http://lci.tf1.fr/monde/afrique/tunisie-je-l-ai-trouve-dans-la-voiture-couvert-de-sang-7812752.html

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Tunisie : "Je l'ai trouvé dans la voiture, couvert de sang" 

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La veuve de l'opposant Chokri Belaïd, assassiné mercredi, a raconté aux journalistes de TF1 comment elle a découvert son corps, frappé de plusieurs balles. Un drame qu'elle redoutait : "On se préparait un peu à ça", a-t-elle admis, en évoquant "les menaces qu'on recevait tout le temps".

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Quand Besma Khalfaoui s'exprime face aux caméras de TF1, c'est d'une voix infiniment lasse, presque sans colère. "J'étais ici, dans mon chez moi. Je préparais les filles pour l'école. J'ai entendu du bruit (...) Je l'ai trouvé dans la voiture. Il était couvert de sang." La veuve de Chokri Belaïd, l'opposant tunisien assassiné, dont la disparition provoque depuis deux jours des manifestations violentes à travers le pays, raconte ainsi comment elle l'a découvert quelques instants après les tirs - plusieurs balles tirées à bout portant, notamment à la tête (voir ci-dessus son témoignage complet en vidéo, diffusé au 13 heures de TF1).

Les autorités n'ont fait pour le moment aucune annonce sur les avancées de l'enquête, alors que Chokri Belaïd - homme de gauche et opposant virulent aux islamistes - a été assassiné au moment où il sortait de chez lui. Ce qui ne surprend guère sa veuve. "On se préparait un peu à ça", a-t-elle répété jeudi devant les caméras de TF1, en évoquant "les menaces qu'on recevait tout le temps", ou "les appels à la mort citant son nom".

Personnalités et anonymes rendent hommage à Chokri Belaïd

La mort de cet opposant respecté est devenue une crise à part entière dans un contexte tunisien marqué par l'impasse politique et le marasme économique et social : elle a généré des manifestations violentes qui se poursuivent ce jeudi. Dans la matinée, des centaines de personnes se sont aussi rendues à la maison natale de l'opposant tunisien pour rendre hommage à sa dépouille. Personnalités et anonymes ont exprimé leur colère après ce meurtre et leur soutien à la famille du défunt, réunie dans leur maison à Djebel Jelloud, un quartier au sud de Tunis. Le réalisateur tunisien Fadhel Jaziri et l'avocate Leïla Ben Debba faisaient partie des personnalités tunisiennes à avoir fait le déplacement.

Cette mort laisse craindre un nouveau cycle de violences dans un pays qui peine à se relever de la révolution qui a fait chuter Ben Ali. Le pays est en outre plongé dans une crise politique faute d'un compromis sur la future Constitution qui bloque l'organisation de nouvelles élections, alors que les membres laïques de la coalition gouvernementale réclament un remaniement pour retirer aux islamistes des ministères régaliens. Les violences se sont multipliées et des milices pro-pouvoir ont été accusées d'orchestrer des attaques contre l'opposition, notamment le meurtre d'un opposant battu à mort en octobre par des manifestants.