http://www.20minutes.fr/economie/1091185-goodyear-direction-compte-fermer-usine-damiens-nord

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Goodyear: La direction compte fermer son usine d’Amiens Nord

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INDUSTRIE - Présentée comme «la seule option possible», cette fermeture entraînerait la suppression de 1.173 postes...

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La direction de Goodyear Dunlop Tires France, réunie en Comité Central d’Entreprise (CCE) ce jeudi au siège du fabricant automobile à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), a présenté un projet de fermeture de son usine d'Amiens Nord. «La fermeture de l’usine est la seule option possible après cinq années de négociations infructueuses», explique la direction.
1.173 postes sont menacés

Cette option entraînerait la suppression de 1.173 postes. Cette usine d’Amiens Nord fabrique des pneumatiques pour des véhicules de tourisme et des pneumatiques agricoles. La direction a notamment prétexé un contexte de déclin de l’industrie automobile et de changements structurels du marché des pneumatiques en Europe.

La direction a ajouté être «pleinement conscients de la gravité de l’annonce que nous faisons aujourd’hui et des conséquences lourdes de ce projet pour les salariés, leurs familles et les communautés locales.»

La CGT a aussitôt appelé à la grève et à un rassemblement sur le site d'Amiens de tous les salariés de Goodyear en France le 12 février, date d'une nouveau CCE où devraient être exposés les détails du projet.

Les raisons techniques de l'arrêts expliquées

Les informations distillées ces jours-ci par la direction de Goodyear Dunlop Tires France laissent penser que cette dernière prépare l’opinion à une décision radicale concernant l’usine. Selon la direction de Goodyear Dunlop France, cette usine produit chaque jour 2 700 pneus tourisme et 270 pneus agricoles pour une capacité de 23 000 pneus par jour. L’usine aurait ainsi enregistré une perte de 41 millions d’euros en 2011.

Le coût de fabrication d’un pneu tourisme s’élèverait à 71,80 euros pour un prix moyen de vente de 42,50 euros, soit une perte sèche de 29,30 euros par pneu tourisme. La direction de Goodyear Dunlop France tient à rappeler qu’il n’y a «pas eu de dividendes de versés aux actionnaires depuis 2003» au niveau du groupe.

Goodyear touchée, Dunlop épargnée

Comme le rapporte le Courrier Picard, l'usine voisine (de l'autre côté de la rue) et soeur de Goodyear (appartient au même groupe), Dunlop (un millier de salariés), ne sera pas impactée par la décision. Toutefois, elle pourrait à terme être aussi victime du ralentissement de l'activité. Les employés croisent les doigts car «les usines Goodyear et Dunlop ont beau être distantes de quelques mètres, elles ont beau faire partie aujourd'hui du même groupe, elles n'ont décidément pas la même histoire. Ni sur le plan industriel, ni sur le plan des relations sociales», explique le journal local.

La situation pouvait-elle être évitée?

C'est du moins ce qu'avait envisagé Arnaud Montebourg. Le ministre du Redressement productif avait estimé mercredi qu'il était «possible d'éviter le pire» pour le site du fabricants à Amiens-Nord à condition de reprendre les négociations avec les syndicats et le groupe Titan. «Nous préférons le plan de départ volontaires et la reprise par Titan, et nous avons repris contact avec Titan (...) Il est possible d'éviter le pire», avait-il dit à l'Assemblée nationale.

«Le Parti socialiste souhaite que pour Goodyear, il n'y ait pas de décision irrévocable qui soit annoncée et qu'il puisse y avoir une décision qui respecte les salariés», avait déclaré pour sa part le porte-parole du PS, David Assouline. Le Parti communiste français (PCF) a demandé au gouvernement de ne pas «rester l'arme au pied» concernant ce site.

http://www.challenges.fr/entreprise/20130131.CHA5805/goodyear-les-reactions-politiques-au-projet-de-fermeture-de-l-usine-d-amiens-nord.html

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Goodyear : les réactions au projet de fermeture du site d'Amiens

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La direction du groupe a annoncé le projet de fermeture de cette usine qui fait l'objet d'une bataille juridique depuis cinq ans et où 1.173 postes sont menacés.

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Voici des réactions politiques à l'annonce par la direction de Goodyear, jeudi 31 janvier, de son intention de fermer son usine d'Amiens-Nord, un projet qui supprimerait 1.173 postes:

- A gauche :

Gilles Demailly, maire PS d'Amiens: "La responsabilité de Goodyear est totale. Annoncer la fermeture totale est encore plus grave que ce que l'on pouvait imaginer. C'est inacceptable! Nous voulons un projet industriel". "La zone industrielle au nord d'Amiens sera en grande partie décapitée". "Nous voulons que Goodyear assume ses responsabilités". "La fermeture de l'usine est la seule option possible après cinq années de négociations infructueuses", a expliqué dans un communiqué la direction, précisant que le projet de fermeture avait été présenté au comité central d'entreprise. De leurs côtés, peu après l'annonce les salariés se sont dits prêts "à se battre". (AFP)

Thierry Mandon, député et porte-parole du groupe PS à l'Assemblée: "Cette perspective de suppression de près de 1.300 emplois doit absolument être endiguée. (...) Seule la mobilisation générale associant par le dialogue social l'ensemble des partenaires et parties prenantes permettra d'éviter le pire. C'est ce qu'a voulu le gouvernement avec l'accord des partenaires sociaux sur la sécurisation du travail qui prévoit des solutions alternatives très fortes à ces fermetures de site." (communiqué)

Elus socialistes de Picardie(députée de la Somme Pascale Boistard, le président du Conseil régional de Picardie, Claude Gewerc, le président du Conseil général, Christian Manable, et le maire d'Amiens, Gilles Demailly) : Les élus "en appellent au gouvernement pour que la décision unilatérale du groupe soit rejetée, et qu'une alternative prenant en compte les potentialités du site Goodyear d'Amiens (...) soit proposée". "Il est incompréhensible que Goodyear annonce un projet de fermeture totale du site amiénois alors que Titan était prêt à reprendre l'activité agraire et à maintenir près de la moitié des emplois", dénoncent-ils. Les élus estiment que "la justification économique de la fermeture n'est à ce jour pas démontrée" et rappellent que "depuis plus de 5 ans, les tribunaux ont à plusieurs reprises confirmé que le projet de restructuration du site reposait sur des bases juridiques contestables". "Aucun licenciement ne doit être prononcé sans une solution d'emploi pour chaque salarié", demandent-ils. (Communiqué)

Europe Ecologie-Les Verts "appelle à la reprise des discussions avec le repreneur de l'activité agricole et rappelle que la question des salariés non concernés par un potentiel repreneur reste entière. Aujourd'hui, il est nécessaire que l'Etat s'engage fortement sur ce dossier pour soutenir les salariés menacés et donner des perspectives. (...) Cette situation dramatique - chez Goodyear, Renault, Peugeot... - pour les employés est le résultat de la crise profonde du secteur automobile, qui fait écho au renchérissement des énergies fossiles. L'absence d'anticipation amène à naviguer d'une crise à une autre alors que cette évolution est connue." (communiqué)

Nathalie Arthaud, porte-parole de Lutte ouvrière: "Dans une région déjà sinistrée par le chômage, c'est une ignominie de plus de la part de cette multinationale. (...) Elle veut tout simplement se débarrasser de cette usine au prétexte que les travailleurs n'y seraient pas assez dociles. Comme ceux de PSA, de Renault, de Sanofi, de Virgin ou d'ArcelorMittal, les travailleurs de Goodyear Amiens ont mille fois raison de se battre. L'interdiction des licenciements, c'est par la lutte qu'il faudra l'imposer." (communiqué)

 - A droite : 

Nicolas Dupont-Aignan, député et président de Debout la République: "Les gouvernements successifs sont coupables de la fermeture de Goodyear. (...) Certains mauvais esprits à gauche vont incriminer les dirigeants de l'entreprise. (...) D'autres plus cyniques mettront en avant la récente étude de Goldman Sachs, qui préconise de baisser de 30% les salaires en France, pour maugréer contre le coût du travail. (...) La vraie responsabilité est ailleurs. Elle vient des politiques économiques suicidaires conduites par l'UMP et maintenant le PS depuis 20 ans." (communiqué)

Michel Guiniot, membre du bureau politique du FN, conseiller régional de Picardie: "Après Continental, c'est Goodyear qui va envoyer 1.250 salariés picards à Pôle Emploi. Le prétexte de la compétitivité peut-il tenir lorsque l'on sait que Goodyear international a réalisé en 2011 un chiffre d'affaires de 22 milliards de dollars avec un bénéfice de 223 millions de dollars ? Cette décision relève de la triste réalité des licenciements boursiers, puisque les propositions scandaleuses faites aux salariés en matière d'augmentation du temps de travail, notamment durant les weekends, et de réduction des salaires s'apparentent à un véritable chantage qui devient habituel chez les multinationales et ne pouvait être accepté." (communiqué)

(Avec AFP)

http://abonnes.lemonde.fr/emploi/article/2013/01/31/goodyear-presente-un-projet-de-fermeture-de-son-usine-d-amiens-nord_1825400_1698637.html

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Goodyear : Montebourg veut "ramener tout le monde à la table des négociations"

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Le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, souhaite "ramener tout le monde à la table des négociations" dans le dossier du fabricant de pneus Goodyear, qui annoncé jeudi la fermeture de son site d'Amiens-Nord, menaçant 1 173 emplois.

Outre l'Etat, le ministre veut réunir syndicats, direction de Goodyear et le repreneur potentiel Titan, avec qui les négociations ont échoué en juin. "Nous ne sommes pas sûrs d'y arriver", a ajouté le ministre, qui a indiqué avoir contacté lui-même le repreneur américain, sans avoir de réponse pour l'instant.

LES SYNDICATS PRÊTS À SE BATTRE

Au cœur d'une bataille juridique depuis cinq ans, les salariés de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord, dans la Somme, se sont dits jeudi 31 janvier prêts à se battre, quelques minutes après l'annonce par la direction du projet de fermeture du site.

"Entre l'annonce et la fermeture, il y a de la marge. Ça fait six ans qu'on se bat contre 400, 800, 1 200 suppressions d'emploi, on va se battre et il y aura encore plus de monde", a immédiatement réagi Franck Jurek, délégué CGT (majoritaire), secrétaire adjoint du comité d'entreprise (CE). "C'est une mauvaise nouvelle bien sûr, on a un combat à mener et on le mènera jusqu'au bout."

"On est des Goodyear, on restera des Goodyear encore un bon moment. C'est une énième annonce, c'est dans la continuité. Le combat a commencé il y a cinq ans et il va continuer après, peu importe la décision", a estimé pour sa part Mickaël Mallet, délégué CGT, embauché il y a douze ans chez Goodyear. La CGT a d'ailleurs appelé à la mobilisation et à la grève le 12 février prochain à l'occasion d'un comité central d'entreprise.

"INACCEPTABLE"

Le maire PS d'Amiens, Gilles Demailly, s'est également indigné contre le projet de fermeture de l'usine d'Amiens Nord et souhaite rencontrer le premier ministre et le ministre du redressement productif pour évoquer ce "dossier national".

"La responsabilité de Goodyear est totale. Annoncer la fermeture totale est encore plus grave que ce que l'on pouvait imaginer. C'est inacceptable ! Nous voulons un projet industriel", a-t-il affirmé auprès de l'AFP, en marge d'une réunion sur la politique de la ville à Paris.

"La zone industrielle au nord d'Amiens sera en grande partie décapitée", a-t-il déploré, évoquant les 1 200 emplois directs menacés mais aussi 800 emplois indirects. "Nous voulons que Goodyear assume ses responsabilités", a-t-il ajouté.

"SEULE OPTION POSSIBLE"

La direction de Goodyear France a annoncé jeudi matin un projet de fermeture de son usine de pneus d'Amiens Nord qui menace 1 173 postes. "La fermeture de l'usine est la seule option possible après cinq années de négociations infructueuses", a expliqué dans un communiqué la direction, précisant que le projet de fermeture avait été présenté au comité central d'entreprise (CCE) et fera l'objet d'une consultation des représentants du personnel.

"Nous sommes pleinement conscients de la gravité de l'annonce que nous faisons aujourd'hui et des conséquences lourdes de ce projet pour les salariés, leurs familles et les communautés locales", a déclaré pour sa part Henry Dumortier, directeur général de Goodyear Dunlop Tires France dans le communiqué. "Goodyear restera à l'écoute des initiatives qui pourraient être proposées par les parties prenantes, dans le cadre de la procédure entamée aujourd'hui", a-t-il ajouté.

"SAUVEGARDER LA COMPÉTITIVITÉ"

"Ce projet a pour objectif de sauvegarder la compétitivité des secteurs d'activité tourisme et agricole du groupe", justifie la direction. La production de pneus à Amiens Nord a engendré en 2011 une perte cumulée de 61 millions d'euros, selon la direction. Le site emploie 1 250 salariés.

"Nous sommes profondément déçus que cinq années de négociations n'aient pas permis de parvenir à un compromis avec les représentants du personnel d'Amiens Nord", a affirmé M. Dumortier. "L'annonce d'aujourd'hui est la seule option qu'il nous reste", ajoute-t-il. Cette annonce est intervenue à l'ouverture du CCE de Goodyear à son siège français, à Rueil-Malmaison.

Lire : Goodyear s'apprête à fermer son site d'Amiens

http://www.lepoint.fr/economie/a-goodyear-amiens-des-salaries-ecoeures-mais-combatifs-31-01-2013-1622415_28.php

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 À Goodyear Amiens, des salariés "écoeurés" mais combatifs

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L'annonce de la fermeture du site d'Amiens-Nord était attendue. Sur place, les salariés se disent bouleversés mais déterminés à poursuivre une lutte entamée il y a 5 ans. 

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Même s'ils s'y étaient préparés, les salariés de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord étaient écoeurés par l'annonce de la fermeture du site, mais se montraient déterminés à poursuivre le combat pour la défense de leur emploi entamé il y a cinq ans. Comme un mantra, un représentant syndical répète, sur le parking de Goodyear, alors que la maisonbmère vient d'annoncer la fermeture lors d'un comité d'entreprise extraordinaire : "Ça va aller, ça va aller."

Ils sont une dizaine de la CGT à avoir attendu avec les journalistes le résultat du CCE. Peu d'émotion au moment où tombe l'annonce, l'événement semble attendu, et tout de suite, de la combativité. Aucun signe extérieur, aucune banderole ne laisse transpirer l'inquiétude sur le sort de l'usine. Il faut attendre quelques heures pour que l'entrée de l'usine s'anime avec l'arrivée des salariés venant prendre leur tour de 14 heures, et le départ de ceux qui ont fini leur journée. Peu s'arrêtent pour parler.
"Gros coup de massue"

"Déjà cinq ans qu'on est dans un conflit, on sait que ça va durer. Mentalement, pour certaines personnes qui ne sont pas fortes, c'est dur", rapporte Johan Mannier, qui occupe par intérim un poste de chef. Cinq ans que les salariés d'Amiens-Nord se battent pour conserver leur usine. Certains expliquent volontiers que l'annonce n'est pas une surprise, mais ne peuvent pas toujours cacher qu'ils sont abasourdis. "Je suis fatigué", lâche un salarié qui s'engouffre pour passer la sécurité.

"Là, c'est le gros coup de massue, mais on va voir derrière ce qu'ils vont annoncer", avance Richard Jouhannet, secrétaire du CHSCT. "Pour l'instant, c'est qu'un projet, il n'y a aucune date d'émise, il n'y a rien", dit Raymond Huchin. Chez Goodyear depuis 30 ans, il a tout de même du mal à cacher son émotion. "Vous voyez l'état dans lequel on est. Bouleversés." "Ça fait cinq ans qu'on vit comme ça, qu'on vient pour travailler 2 heures, 4 heures, 5 heures, mais on fait notre travail correctement, là-dessus on peut rien nous reprocher. C'est pas nous qui avons demandé à ne plus travailler, c'est eux", ajoute-t-il.

Colère froide des salariés contre la direction. "Une usine comme ça, ça peut encore fonctionner. Il s'agissait il y a quelques années de faire des investissements", argumente Pascal, 53 ans et 30 ans de Goodyear. "On est écoeuré. Dans l'usine, tout le monde fait tout et n'importe quoi", constate-t-il, lui qui ne serait pas étonné de voir des débordements. "Déjà une personne ce matin a pété les plombs, une personne qui travaille seule, qui a des enfants. Comment il va faire, pour subvenir aux besoins de ses enfants, de sa famille ?" s'interroge-t-il. Lui-même ne sait pas ce qu'il va advenir de sa personne. "Je vais gérer au jour le jour."
"Je pensais avoir voté à gauche"

Colère froide, aussi, contre le gouvernement. "M. Sarkozy ne nous a jamais fait de promesses, M. Hollande est venu nous en faire et ne les tient pas", accuse Johan Mannier, rappelant la venue du candidat Hollande qui s'était engagé contre les licenciements boursiers sur le site d'Amiens-Nord. "Pendant ce temps-là, les grandes multinationales en profitent." "Je croyais avoir voté à gauche", lance laconiquement Raymond Huchin.

Sylvain Monney, un grand gaillard en ciré Goodyear Dunlop alors que la pluie tombe à verse, rapporte que l'annonce est venue par une note interne. À l'intérieur, "les gens sont bizarres", observe-t-il. Ils attendent le retour des représentants syndicaux pour connaître la suite des événements. Parmi ceux qui parlent, beaucoup réaffirment leur confiance en la CGT, syndicat majoritaire de l'usine. "On a dit : Les gars, restez calmes, ça ne sert à rien de dégrader les outils de travail. Et pour le moment c'est calme", indique Sylvain Monney.

http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/auto-transport/actu/0202537621969-goodyear-confirme-la-fermeture-de-son-usine-d-amiens-533990.php

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Goodyear : le site d'Amiens Nord en passe d'être condamné

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Le projet de fermeture d'Amiens-Nord met 1173 emplois sur la sellette. Les marges de manoeuvre de l'Etat pour limiter la casse sociale sont étroites.

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Il n'y a pas eu de miracle. Comme anticipé, la direction de Goodyear a annoncé un « projet d'arrêt de la production de pneumatiques de son usine d'Amiens Nord ». Cette fermeture programmée entraînera la suppression de 1173 postes, a précisé la direction, et concernera aussi bien l'activité de pneus tourisme que celle de pneus agricoles. Une réunion du comité central d'entreprise est prévue pour le 12 février prochain afin que les partenaires sociaux examinent le plan social.

L'exercice ne sera pas évident, vu le climat social et politique autour de ce dossier. « C'est un projet, ce n'est pas la fermeture, nous allons nous battre jusqu'au bout », martèle Mickaël Wamen, délégué syndical CGT, majoritaire sur le site d'Amiens Nord. Le syndicat a lancé un appel à la grève pour le 12 février et invite à cette date tous les salariés de l'entreprise en France au siège de Rueil-Malmaison, près de Paris. le syndicat compte aussi attaquer le plan de la direction en justice.

Le gouvernement est attendu au tournant sur ce dossier très symbolique. « Arnaud Montebourg, tu as dit que tu voulais éviter le pire. Mon pote, donc, tu prends ton copain Hollande et tu fais ton boulot ! », lance ainsi Mickaël Wamen. Rejetant le plan de la direction, les élus de la CFDT et de la CFE-CGC en appellent aussi à l'Etat, et demandent la mise en place d'un plan de départ volontaire. De leur côté, les élus locaux socialistes ont demandé au gouvernement « qu'une alternative prenant en compte les potentialités du site Goodyear d'Amiens (...) soit proposée », dans un communiqué commun.

Le gouvernement peut il réellement changer la donne dans ce dossier ? « Ca va être compliqué », juge-t-on du côté de l'Etat. L'un des derniers espoirs est que l'américain Titan International, qui avait fait une offre de reprise de l'activité pneus agricoles du site (537 salariés) revienne dans la boucle en présentant une nouvelle offre. Un exercice hypothétique, tant l'américain avait été refroidi par la dimension politique et sociale du dossier. « Nous sommes très pessimistes à l'idée de voir Titan revenir », a ainsi jugé Henry Dumortier, directeur général de Goodyear.

Du côté du ministère du Redressement productif, on tente d'instaurer une médiation. Ce jeudi, le ministre Arnaud Montebourg a demandé à ce que toutes les parties reviennent à la table des négociations. Au ministère du Travail, on pointe aussi les ratés du dialogue social dans cette affaire. « Si les dispositions prévues par l'accord du 11 janvier avaient été en place, cela ne serait pas passé comme cela », juge Michel Sapin.

Pointée du doigt par les syndicats, la direction a campé sur ses positions, rappelant qu'elle avait proposé différents projets pour éviter la fermeture (lire ci-dessous) tout en soulignant le manque de rentabilité du site.« Le site d'Amiens Nord a perdu 61 millions d'euros en 2011 », assure Henry Dumortier, qui rappelle que le coût des pneus produits à Amiens-Nord est de 75 euros, pour un prix de vente moyen de 40 euros sur le segment des pneus tourisme en Europe. 

http://lexpansion.lexpress.fr/entreprise/goodyear-amiens-la-fermeture-etait-elle-inevitable_370821.html

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Goodyear Amiens: la fermeture était-elle inévitable?

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Après cinq ans de négociations infructueuses, la direction de Goodyear a décidé de fermer l'usine d'Amiens Nord. Juste en face, le site d'Amiens Sud tourne à plein régime après avoir signé un accord de flexibilité. L'attitude de la CGT est attaquée.

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"C'est la seule option possible". La direction de Goodyear a annoncé ce jeudi matin en comité central d'entreprise la fermeture de toute l'usine d'Amiens Nord, dans la Somme. Après cinq longues années de négociations sociales infructueuses, la direction a donc estimé qu'il n'y avait pas d'autres alternatives. 1173 postes sont menacés.

La CGT a aussitôt appelé à un rassemblement. "Entre l'annonce et la fermeture, il y a de la marge. Cela fait six ans qu'on se bat contre 400, 800, 1200 suppressions d'emplois, on va se battre et il y aura encore plus de monde", a réagi Franck Jurek, délégué CGT (syndicat majoritaire), secrétaire adjoint du comité d'entreprise. Et Mickaël Mallet, aussi à la CGT, de poursuivre : "C'est une énième annonce, c'est dans la continuité. Le combat a commencé il y a cinq ans et il va continuer après, peu importe la décision".

>>Notre reportage sur place: Alerte à la fermeture de Goodyear Amiens

Plan social censuré par la justice

Depuis le temps, la négociation autour de l'usine d'Amiens s'est transformée en un véritable cauchemar, tant pour les salariés que pour la direction. Pour le comprendre un petit retour en arrière s'impose. Les problèmes remontent à 2007. Cette année là, la direction, qui estime que la compétitivité de son usine est insuffisante, met sur la table un accord "hausse du temps de travail contre maintien de l'emploi" sur ses deux sites jumeaux d'Amiens-Nord et d'Amiens-Sud, baptisé Dunlop. L'accord propose un passage aux 4x8, avec 22 week-ends travaillés par an, en échange de cinq ans de production garantie et de 52 millions d'euros d'investissements. Mais seuls les syndicats de Dunlop signent. Ceux du site d'Amiens Nord refusent de céder à ce qu'ils considèrent être du chantage à l'emploi.

L'année suivante, la direction amiénoise, qui continue d'invoquer un problème de compétitivité, passe alors à la vitesse supérieure, en annonçant un plan portant sur son activité tourisme. 400 puis 800 suppressions de postes sont envisagées. Mais le plan social est invalidé à plusieurs reprises par la justice pour des questions de procédures, mais aussi à cause du fond du dossier, jugé bancal. En 2009, un juge estime notamment que le plan "n'est pas complet sur le devenir de la production des pneumatiques agricoles".
Des discussions interminables

Goodyear change alors son fusil d'épaule: plutôt que de réduire l'activité tourisme, le groupe décide de vendre le site. L'américain Titan international, qui a repris l'essentiel des activités de pneus agricoles de Goodyear dans le monde, se porte candidat. Sous conditions... Il souhaite en effet qu'un PSE sur l'activité tourisme soit signé avant l'acquisition. Ce que refusent les syndicats. Ces derniers obtiennent alors la mise en place d'un plan de départs volontaires à la place d'un PSE.

Les bases d'un accord semblent enfin réunies, mais les discussions s'embourbent à nouveau: la CGT estime en effet que les garanties fournies par le repreneur - Titan a promis de garantir l'emploi sur deux ans pour les 537 employés qu'il garde et d'injecter 30 millions d'euros sur trois ans- sont insuffisantes. Au bout de huit mois de discussions, l'échec est constaté. Septembre 2012, la direction annonce le retrait du projet de plan de départs volontaires sans licenciements.

Pour la CGT, la victoire sera de courte durée. Car la direction est plus que jamais déterminée à se débarrasser de cette usine peu lucrative: en 2011 la production de pneus à Amiens Nord aurait engendré une perte de 61 millions d'euros. Selon elle, la fabrication d'un pneu à Amiens Nord coûterait 71,8 euros pour un coût de vente de 42,5 euros. Pour sa défense, la maison -mère de Goodyear, qui s'est vue reprocher sa bonne santé financière -elle vise un bénéfice opérationnel record de 1,6 milliard de dollars en 2013-, rappelle qu'elle est endettée à hauteur de 3,4 milliards de dollars, et que le groupe n'a pas versé de dividendes depuis 2003.
La CGT en accusation

Aujourd'hui, certains reprochent à la CGT l'échec de ces négociations. Si la CGT avait pris "l'avis du personnel sur le plan de départs volontaires, il aurait été accepté, parce que c'était la solution la moins saignante, estime notamment Virgilio Mota Da Silva, délégué SUD (15 % des voix). Au total, 537 postes au "farm" auraient été conservés."

A cela, la CGT réplique qu'il était de son devoir de ne pas céder à la pression. Elle soupçonne en effet son employeur d'avoir voulu asphyxier le site pour faire plier les salariés. "Entre 2006 et 2010 notre site a perdu 70% de sa production. Dans le même temps Goodyear a vendu +10% de pneus et dans tous les segments", explique le syndicat. Par comparaison, l'usine Goodyear bénéficie d'un ticket de production de 3000 pneus tourisme par jour, quand sa voisine, Dunlop, tournera à 10 000 pneus par jour en 2013.

Quoi qu'il en soit, désormais c'est tout le site qui risque la fermeture, même si le gouvernement semble toujours espérer que l'américain Titan puisse refaire une offre de reprise. Une triste issue qui a de quoi faire réflechir sur les accords de flexibilité dont on attend une transciption prochaine dans la loi.

http://sciencesetavenir.nouvelobs.com/topnews/20130131.AFP2264/goodyear-veut-fermer-l-usine-d-amiens-nord-1-173-postes-menaces.html

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Goodyear veut fermer l'usine d'Amiens-Nord, 1.173 postes menacés

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RUEIL-MALMAISON (AFP) - La direction de Goodyear a annoncé jeudi son intention de fermer son usine d'Amiens-Nord, un projet qui supprimerait 1.173 postes et constituerait une nouvelle épreuve pour le gouvernement confronté ces derniers mois à une rafale de plans sociaux.

"La fermeture de l'usine est la seule option possible après cinq années de négociations infructueuses", a expliqué la direction après présentation de son projet au Comité central d'entreprise réuni au siège de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).

Elu CGT, Mickael Wamen a aussitôt appelé à la mobilisation, annonçant une "journée de lutte" le 12 février à l'occasion du prochain CCE.

"L'ensemble du site sera en grève" le 12 février, a annoncé l'élu. "On fera le déplacement ici-même (ndlr à Rueil-Malmaison) avec l'ensemble des salariés de Goodyear", a-t-il promis en souhaitant que l'ensemble des salariés des entreprises en difficulté se joignent à cette "nouvelle journée de lutte".

"On va se battre jusqu'au bout", a-t-il ajouté, en contestant le bien-fondé juridique d'une telle fermeture.

La direction de Goodyear France a pour sa part mis l'accent sur les difficultés du secteur, affirmant que son projet avait "pour objectif de sauvegarder la compétitivité des secteurs d’activité tourisme et agricole du groupe".

Devant quelques journalistes, Henry Dumortier directeur général de Goodyear Dunlop Tires France, a appelé "chacun à prendre ses responsabilités" et souhaité "la relance du dialogue social".

"Certaines organisations syndicales doivent se regarder dans le miroir", a-t-il dit. "Je leur lance un appel: +S'il vous plaît, arrêtons!+", a-t-il ajouté.

L'usine d'Amiens-Nord a perdu 61 millions d'euros en 2011, dont 41 pour le pneu de tourisme, a-t-il souligné, faisant un parallèle avec celle d'Amiens-Sud "aujourd'hui rentable" selon lui après avoir accepté une organisation du travail différente (4X8) en contrepartie d'un plan d'investissement.

Mais depuis cinq ans aucune négociation n'a été fructueuse pour Amiens-Nord. En septembre dernier, après huit mois de discussions avec les syndicats, la direction de Goodyear France a annoncé le retrait d'un projet de plan de départs volontaires sans licenciements.

Avant cela, un plan social, qui prévoyait de mettre un terme à la production de pneus de tourisme à Amiens-Nord, avait été invalidé à plusieurs reprises par la justice, saisie par la CGT du site.

Des négociations avec un éventuel repreneur, le groupe Titan, qui a repris l'essentiel des activités de pneus agricoles de Goodyear dans le monde, n'ont pas non plus abouti l'an dernier.

" Mon pote, fais ton boulot !"

Mercredi, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, avait néanmoins estimé qu'il était "possible d'éviter le pire" pour le site d'Amiens-Nord à condition de reprendre les négociations avec les syndicats et le groupe Titan.

"Nous préférons le plan de départs volontaires et la reprise par Titan, et nous avons repris contact avec Titan (...) Il est possible d'éviter le pire", avait-il dit à l'Assemblée nationale.

"Depuis le début, nous avions raison. Le plan Titan n'a jamais existé. La direction nous a menti", a réagi Mickael Wamen.

A l'adresse du ministre du Redressement productif le syndicaliste a aussi lancé : "Arnaud Montebourg tu as dit que tu voulais éviter le pire. Mon pote, donc, tu prends ton copain Hollande et tu fais ton boulot !"

"Nous allons aller en justice nous allons encore une fois invalider le processus", a-t-il encore affirmé.

Entre 2008 et 2011, Goodyear, dont l'activité est cyclique, a enregistré des pertes de 87 millions de dollars en moyenne par an, selon une porte-parole de la direction.

Le groupe était endetté à hauteur de 3,4 milliards de dollars en septembre 2012 et les actionnaires n'ont pas touché de dividendes depuis 2003, a-t-elle ajouté.

Des élus socialistes de Picardie ont demandé au gouvernement de "rejeter" la décision de Goodyear la jugeant "incompréhensible".

Le maire PS d'Amiens, Gilles Demailly, a demandé à rencontrer le Premier ministre et Arnaud Montebourg.

Outre Amiens-Nord, Goodyear compte quatre sites en France: Amiens-Sud (Somme, 938 salariés), Montluçon (Allier, 679 salariés), Riom (Puy-de-Dôme, 125 salariés), Rueil-Malmaison (338 salariés).


http://lci.tf1.fr/economie/entreprise/goodyear-a-amiens-nord-la-direction-confirme-le-projet-de-fermeture-7800858.html

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Goodyear : Montebourg veut "ramener tout le monde à la table des négociations"

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La direction de Goodyear a confirmé qu'elle projette de fermer son site d'Amiens-Nord à l'issue d'une réunion avec les syndicats jeudi. 1173 postes sont menacés. Les salariés se disent prêts à "se battre". De son côté, le ministre du Redressement productif appelle les parties à négocier.

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"Ca fait six ans qu'on se bat contre 400, 800, 1200 suppressions d'emplois, on va se battre et il y aura encore plus de monde". Quelques minutes après l'annonce du projet de fermeture prochaine de leur usine, les représentants des salariés de Goodyear se sont dits prêts à se battre.

"C'est une mauvaise nouvelle bien sûr, on a un combat à mener et on le mènera jusqu'au bout", a lancé Franck Jurek, délégué CGT. La direction de Goodyear a annoncé son projet de fermeture jeudi à l'issue d'un comité central d'entreprise qui s'est tenu avec les syndicats. 1173 postes sont concernés.

"Nous ne sommes pas sûrs d'y arriver"

Malgré le ton particulièrement virulent des salariés, le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a opté pour une approche conciliatrice face à ce qui s'annonce comme un nouveau dossier social particulièrement chaud. Le ministre souhaite "ramener tout le monde à la table des négociations". Outre l'Etat, le ministre veut réunir syndicats, direction de Goodyear et le repreneur potentiel Titan, avec qui les négociations ont échoué en juin. "Nous ne sommes pas sûrs d'y arriver", a ajouté le ministre qui a indiqué avoir contacté lui-même le repreneur américain, sans avoir de réponse pour l'instant.

Pour autant, les syndicats restent sur leur position : "On est des Goodyear, on restera des Goodyear encore un bon moment. C'est une énième annonce, c'est dans la continuité. Le combat a commencé il y a cinq ans et il va continuer après, peu importe la décision", a estimé pour sa part Mickaël Mallet, délégué CGT, embauché il y a douze ans chez Goodyear.

La "seule option possible"

"La fermeture de l'usine est la seule option possible après cinq années de négociations infructueuses", a soutenu dans un communiqué la direction, indiquant que le projet de fermeture fera l'objet d'une consultation des représentants du personnel. "Nous sommes pleinement conscients de la gravité de l'annonce que nous faisons aujourd'hui et des conséquences lourdes de ce projet pour les salariés, leurs familles et les communautés locales", a déclaré Henry Dumortier, Directeur Général de Goodyear Dunlop Tires France dans le communiqué.

"Nous sommes profondément déçus que cinq années de négociations n'aient pas permis de parvenir à un compromis avec les représentants du personnel d'Amiens Nord", a affirmé Henry Dumortier. "Goodyear restera à l'écoute des initiatives qui pourraient être proposées par les parties prenantes, dans le cadre de la procédure entamée aujourd'hui", a-t-il ajouté.

61 millions de perte en 2011 selon la direction

"Ce projet a pour objectif de sauvegarder la compétitivité des secteurs d'activité tourisme et agricole du groupe", justifie la direction. La production de pneus à Amiens Nord a engendré en 2011 une perte cumulée de 61 millions d'euros, selon la direction. Le site emploie 1250 salariés.

La réunion de ce jeudi était très attendue depuis la révélation du projet de fermeture vendredi dernier par le journal Le Monde.  "C'est une très mauvaise nouvelle pour la France, nous cherchons à y remédier depuis plusieurs mois", avait alors réagi Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif.  Pour sa part, le ministre de l'Economie Pierre Moscovici avait déclaré que le gouvernement n'accepterait plus que des "plans sociaux soient décidés sans le maximum d'efforts". Mardi, les salariés de Goodyear avaient manifesté avec ceux de Sanofi, Virgin et Candia pour protester les plans de licenciements et demander une loi contre les licenciements boursiers.

Après huit mois de discussions sans parvenir à un accord avec les syndicats, la direction de Goodyear France avait annoncé en septembre 2012 le retrait d'un projet de plan de départs volontaires sans licenciements. Avant ce projet, un plan social, qui prévoyait de mettre un terme à la production de pneus de tourisme à Amiens-Nord, avec 817 suppressions de postes à la clef, avait été invalidé à plusieurs reprises par la justice, saisie par la CGT du site. Des négociations avec un éventuel repreneur, le groupe Titan, qui a repris l'essentiel des activités de pneus agricoles de Goodyear dans le monde, ont également échoué en juin dernier.